Les soins

Les traitements

Les médicaments dits « antipsychotiques » sont le traitement principal.

Ils sont les médicaments les plus efficaces dans le traitement des hallucinations, des délires, de la désorganisation de la pensée et de l’agressivité, symptômes dits « positifs » (car ils s’ajoutent à une situation normale), et peu dans les symptômes dits « négatifs » (qui représentent un déficit par rapport à une situation normale tels qu’isolement social, manque d’énergie, émoussement affectif…).

Les antipsychotiques agissent sur la transmission des informations entre les cellules cérébrales (neurones).

Les antipsychotiques peuvent être divisés en deux groupes :

  • Antipsychotiques de première génération (conventionnels, anciens) appelés « neuroleptiques »
  • Antipsychotiques de seconde génération (plus récents) appelés neuroleptiques atypiques.

Il en existe de nombreux dérivés, possédant chacun un profil thérapeutique particulier et des effets secondaires plus ou moins gênants.

Un traitement médicamenteux est le plus souvent nécessaire.

Ils se présentent sous forme de comprimés, de gouttes, ou d’ampoules injectables pouvant avoir un effet rapide ou prolongé (jusqu’à 3 mois d’efficacité pour un traitement intramusculaire par neuroleptiques d’action prolongée).

La dose thérapeutique doit être impérativement réévaluée avec un psychiatre en fonction de l’évolution des symptômes, des activités et de l’autonomie de la personne.

Il est parfois nécessaire d’adjoindre au traitement antipsychotique d’autres médicaments comme des anxiolytiques (contre l’anxiété), des hypnotiques (somnifères), des antidépresseurs ou encore des régulateurs de l’humeur.

Dans tous les cas, seul un médecin et de préférence le psychiatre qui suit le patient peut prescrire et adapter le traitement à la situation de la personne malade. Des effets secondaires possibles nécessitent également une vigilance adaptée.

Les lieux de soins : cmp, hôpital de jour, cattp … 

Le secteur psychiatrique

Le territoire français est découpé en secteurs à l’intérieur desquels une même équipe pluridisciplinaire assure les soins de prévention, de diagnostic, de traitement pour tous les malades concernés en consultation, comme à domicile et en hospitalisation.

Selon notre lieu d’habitation, nous « relevons » d’un secteur donné.
Chaque secteur de psychiatrie doit disposer, en dehors de l’hospitalisation complète, de plusieurs lieux de soins répartis sur son territoire : Centre Médico-Psychologique (CMP), Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel (CATTP), centres ou hôpitaux de jour, appartements thérapeutiques, lieux de permanences…
Les soins ambulatoires, dispensés en CMP et CATTP, dans un objectif d’accessibilité aux soins, sont intégralement financés par l’Assurance Maladie.

Chaque service est rattaché administrativement à un hôpital (souvent appelé Établissement public de santé mentale – EPSM), ou à un hôpital général.

Les équipes de soins

Les soins sont assurés par une équipe pluridisciplinaire : psychiatres, pédopsychiatres psychologues, infirmiers, assistants sociaux…

L’équipe a pour mission d’assurer la coordination et la continuité des soins au quotidien et d’accompagner les personnes dans leur parcours de rétablissement.

Les soins psychiatriques proposés varient malgré tout beaucoup d’un service à l’autre et il peut exister une grande inégalité territoriale.

L’hospitalisation

En cas de crise, il est important que la personne soit prise en charge rapidement pour atténuer sa souffrance et celle de son entourage, en plein désarroi.
Si le malade l’accepte, une hospitalisation libre peut être proposée en hôpital spécialisé ou en clinique psychiatrique. L’hospitalisation à domicile est parfois possible avec le passage régulier de soignants.
Si la personne refuse les soins alors que son état de santé l’impose, ou si son état de santé ne lui permet pas de donner son consentement, des soins sans consentement (soins à la demande d’un tiers ou soins sur décision du représentant de l’Etat), avec une nécessaire période initiale d’hospitalisation, pourront être organisés avec le médecin des urgences et les proches du malade.

Pour en savoir plus sur les DROITS EN PSYCHIATRIE : Télécharger la brochure « Le Tiers et les soins psychiatriques sans consentement » de Psycom

SERVICE PUBLIC – Soins pour troubles psychiatriques.

L’arrêt du suivi psychiatrique et/ou du traitement est la cause principale de ré-hospitalisation.

Les directives anticipées

Afin de respecter les droits de la personne souffrant de troubles psychiques et favoriser l’auto-détermination et le rétablissement, se développent, en France, différents outils de plans de crise conjoints ou de directives anticipées en psychiatrie.

Mon GPS – Guide Prévention & Soins en santé mentale, par exemple, est un outil de plan de crise conjoint, facilitant l’expression des souhaits de prise en charge des personnes, dans l’anticipation d’états de crise et jusqu’à la situation où leur discernement pourrait être altéré. Les directives anticipées en psychiatrie s’attachent elles principalement à définir les souhaits concernant l’hospitalisation dans le cas où le jugement serait altéré.

https://www.psycom.org/agir/la-defense-des-droits/kit-mon-gps/

Les résultats sont très encourageants :

  • Prise en compte de souhaits des usagers, respect de leurs droits.
  • Promotion de la prise de décision partagée en psychiatrie et santé mentale.
  • Favoriser une pratique orientée vers le rétablissement, grâce à la prise en compte de la parole de personnes vivant avec des troubles psychiques et de proches.
  • Favoriser la communication et la continuité des soins entre l’usager, les proches et les professionnels.
  • Prévenir les rechutes, préparer les hospitalisations, diminuer le recours aux hospitalisations sous contrainte.

https://www.solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/parcours-de-sante-vos-droits/bonnes-pratiques-en-region/ile-de-france/article/promouvoir-les-directives-anticipees-en-psychiatrie-grace-a-mon-gps

Lien vers CAF’CONF’ :  vidéo du Caf’Conf’ GPS avec Marie Condemine

Lien vers VIDEO : Tableau excel KIOSQUE /CHAPITRE KIOSQUE/LES SCHIZOPHRENIES/LA PRISE EN CHARGE 
Le plan de Crise Conjoint : un processus de décision partagée pour prendre sa vie en main

Efficacité des directives anticipées psychiatriques facilitées par un médiateur de santé-pairs sur les hospitalisations sous contrainte pour les personnes vivant avec des troubles psychiques : un essai clinique randomisé (étude DAiP) – 2022

https://www.jamanetwork.com/journals/jamapsychiatry/fullarticle/2793222