Insight : l’améliorer mais au service de quoi ?

Caf'Conf'

Le Docteur Nicolas Rainteau, jeune psychiatre au Centre de Rétablissement et de Rétablissement Jean Minvielle à Montpellier nous a fait le plaisir d’animer notre dernier Caf’Conf. Cet entretien interactif portait sur le déni et l’insight.

Le thème de ce Caf’Conf’ était :  « l’insight, l’améliorer, mais au service de quoi ? » autrement formulé « quels sont les moyens pour accepter une aide malgré le déficit d’insight ? »
Le Docteur Rainteau débute par une définition des deux termes :
L’insight est un défaut de conscience des troubles ou une conscience erronée des symptômes.
Concernant le déni, la conscience des troubles existe mais elle n’est pas acceptée. Dans un cas comme dans l’autre, que faut-il faire ?
Souvent les aidants imaginent que si le patient n’a pas d’insight, on ne peut rien tenter. Souvent, les soignants posent comme postulat qu’acquérir un bon insight est l’étape nécessaire à l’accès aux soins.
Nicolas Rainteau affirme qu’il existe d’autres portes d’entrée, en particulier les projets. Il recommande de s’accrocher à la moindre demande des usagers pour créer un lien qui amène aux soins.
Par ailleurs des patients avec un bon insight peuvent ne pas avoir de projet.

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Il illustre avec un cas concret :Un patient veut devenir astronaute.
– on peut lui rétorquer que le projet est trop ambitieux. On ferme la porte aux soins.
– on peut envisager avec lui les modalités pour le réaliser. Le Bac est nécessaire. Le patient peut passer un DAU équivalent. Pour cela il cherche avec l’équipe,  un rendez-vous  d’information sur le sujet.
La réunion d’information dure 2h et au bout d’1/2h, le patient ne suit plus faute de concentration. On peut alors lui proposer d’évaluer sa capacité de mémoire par un bilan cognitif ou neuro-psychique. Ainsi les soins sont amenés à travers un projet et acceptés par la personne.Le docteur observe que souvent la bonne connaissance de la maladie relève d’une demande de la famille et des soignants. Elle n’émane pas toujours du patient et n’est pas systématiquement nécessaire à l’accès aux soins.

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Écouter ou réécouter Nicolas Rainteau lors de notre Caf’ Conf