Qualité de vie et troubles psychiques : anticiper et agir

Caf'Conf'

L’INTERVENANT

Guy Gozlan est impliqué de longue date dans les réflexions entourant la détection précoce des troubles psychiques chez les jeunes ; en particulier autour des questions de coordination, d’intégration des services et de case management. Il est psychiatre dans le service hospitalo-universitaire de l’hôpital Sainte-Anne, membre du haut conseil de la santé publique, coordinateur du diplôme universitaire « diagnostic et intervention précoce dans les pathologies émergentes du jeune adulte et adolescent » de l’université Paris Descartes.

Le SAMSAH Prépsy

La spécificité du SAMSAH Prépsy est d’agir tôt (ce service d’intervention médico-sociale s’adresse à des jeunes adultes de 16 à 25 ans) pour limiter l’impact de la maladie notamment lors des 1ers épisodes ; l’objectif est de maintenir ou rattraper le niveau des jeunes de son groupe d’âge, dans les habiletés personnelles, familiales, relationnelles, scolaires et professionnelles. Le conseil aux proches et le souci des frères et soeurs sont également pris en compte. 

LA QUALITÉ DE VIE

La qualité de vie est définie par l’OMS comme « la perception qu’un individu a de sa place dans la vie, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lequel il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. C’est un concept très large qui peut être influencé de manière complexe par la santé physique du sujet, son état psychologique et son niveau d’indépendance, ses relations sociales et sa relation aux éléments essentiels de son environnement.

La qualité de vie englobe alors, d’une part l’existence et la sévérité des symptômes (mesurés également par les indicateurs de santé) et d’autre part, le ressenti par le patient des manifestations de la maladie ».

En médecine, la qualité de vie est étudiée sur 2 dimensions :

    • Les symptômes psychiques

    • Les symptômes comportementaux

du point de vue du patient et de la famille, par l’utilisation de questionnaires de satisfaction de qualité de vie.

De nombreux aspects de la vie courante sont évalués : l’état physique, la fatigue, le sommeil, la douleur, la tristesse, mais aussi l’angoisse, la douleur morale, la déprime, les troubles cognitifs… ainsi que leurs répercussions sur l’environnement familial, social, professionnel et affectif.

CE QUE L’ON SAIT AUJOURD’HUI

    • la qualité de vie des personnes souffrant de schizophrénie – comme pour celles atteintes de bipolarité est d’environ 25% plus faible que celle de la population moyenne

    • les paramètres sociodémographiques (âge, sexe, domicile…) n’ont pas d’influence majeure sur la qualité de vie ; en revanche le niveau des ressources financières joue un rôle très important

    • un bon niveau d’adaptation avant la maladie et une action précoce permet une moindre diminution du niveau de la qualité de vie

    • les symptômes négatifs de la schizophrénie ainsi que les troubles cognitifs, l’anxiété et la dépression ont un impact négatif sur la qualité de vie

    • il n’y a pas de corrélation établie entre la nature des liens familiaux ou les loisirs avec la qualité de vie

    • paradoxalement, ce n’est pas tant la quantité de neuroleptiques pris que le fait d’être sous traitement qui impacte négativement la qualité de vie

    • car les effets secondaires, les tremblements, les impatiences ont une forte corrélation avec la qualité de vie.

C’est pourquoi, agir tôt et préserver autant que possible les compétences cognitives (études, emploi) peut favoriser un rétablissement. L’optimisme, l’espoir sont également des facteurs importants. La multiplicité des intervenants, leur coordination (case management) sont autant de pistes prometteuses pour travailler à l’amélioration de la qualité de vie.

QUESTIONS

Le déni, le défaut d’insight, la dépression adolescente, l’alliance thérapeutique, le manque de motivation, la psycho nutrition… ont également été abordés avec le Dr GOZLAN.

Écouter ou réécouter Guy Gozlan lors de notre Caf’ Conf