C’est arrivé à Reims

Divers

Un fait divers de plus, en première page de nos quotidiens et journaux TV ce lundi 21 mai 2023. Mais celui-là nous interpelle plus fort et nous afflige tout particulièrement.

Un homme atteint de troubles schizophréniques a agressé et grièvement blessé à l’arme blanche deux personnes appartenant au personnel soignant de l’Hôpital de Reims. L’une de ces femmes est décédée des suites de ses blessures. Nous tenons à présenter toutes nos condoléances aux proches de l’infirmière décédée et notre soutien pour la seconde personne.
Il s’agit d’un de ces drames qui de façon ponctuelle, pour tous les proches de personnes atteintes de troubles psychiques, en particulier de schizophrénie, ravive le lancinant message du « fou » dangereux incontrôlable lâché dans les rues. Cette représentation, qui s’appuie hélas sur un acte réel et minoritaire (statistiquement, 2 à 5% des homicides avec ou sans préméditation sont le fait d’une personne atteinte de maladie mentale), stigmatise les personnes concernées par la maladie qui, prises en charge, soignées et régulièrement suivies, tentent tant bien que mal de faire partie de la société sans être marginalisées à cause de l’étiquette terriblement lourde à porter de « schizophrène ». Les proches de ces malades souffrent aussi de façon collatérale des effets délétères de cette stigmatisation.

C’est dire que pour des milliers de personnes (1% de la population est atteinte de schizophrénie soit plus de 650 000 personnes en France auxquelles il faut rajouter les proches), il s’agit d’une double peine éprouvée à l’annonce d’un tel drame : Peine devant ce désastre épouvantable qui atteint injustement la famille de cette infirmière décédée, son environnement social et professionnel et Peine aussi de savoir qu’une fois encore l’ensemble des personnes malades de schizophrénie et leurs familles vont se voir éclaboussées de ce sang inutilement versé…

Des paroles et/ou des actes ?

Bien sûr, nous ne pouvons que joindre notre voix à la parole ou à la plume de tous ceux qui, devant le drame de Reims, redisent des vérités qui sont depuis trop longtemps exposées sur la place publique :

  • Restriction des budgets alloués (ou mauvais arbitrages dans l’affectation de ceux-ci),
  • Services psychiatriques marqués par des fermetures de lits,
  • Pénurie de soignants et faiblesse des recrutements de futurs psychiatres,
  • Pratiques d’isolement et de contention plus fréquentes pour pallier à un défaut de personnel en nombre suffisant,

Mais de telles antiennes sont entendues depuis plusieurs années sans que rien ne change vraiment.

Et pourtant les solutions existent,

Promesses souhaite rappeler les recommandations de l’OMS (https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/schizophrenia), de l’Inserm (https://www.inserm.fr/dossier/schizophrenie/)  en matière d’accompagnement des personnes atteintes de troubles schizophréniques.

Il existe plusieurs recommandations internationales :

  • La prise de médicaments,
  • Le suivi de programme de réhabilitation psychosociale (par exemple, l’acquisition de compétences pratiques) et la thérapie cognitivo-comportementale,
  • L’aide à la vie quotidienne, le logement avec services de soutien et l’emploi aidé. 
  •  L’accompagnement et la psychoéducation de l’entourage proche (programmes BREF, Profamille…),

Toutes les associations de personnes atteintes de troubles schizophréniques, d’aidants et de nombreux professionnels demandent le déploiement de ces parcours thérapeutiques. Elles sont très peu écoutées, alors engagez-vous pour les soutenir !

L’association PromesseS